Bien que les plantes stabilisées et artificielles peuvent sembler offrir des avantages pratiques en termes de maintenance réduite et de durabilité visuelle, leur contribution écologique est intrinsèquement limitée comparativement aux végétaux vivants.
Si l'on prend le cas des murs verts naturels, des études montrent que ces derniers contribuent significativement à la durabilité écologique urbaine. Ils vont servir de support à la biodiversité, contribuent à l’amélioration de la qualité de l’air et permettent une plus grande résilience face aux conditions environnementales extrêmes. Et ce contrairement aux murs verts artificiels qui ne peuvent reproduire la régulation du microclimat ou l'habitat pour diverses espèces (Meral et al., 2018). De plus, l'utilisation de plantes vivantes dans l'espace intérieur améliore non seulement l'esthétique mais contribue aussi à absorber le son. Les végétaux, en particulier les grandes plantes ou murs végétaux, peuvent réduire la réverbération sonore, participant ainsi à un meilleur confort acoustique.
Qu'en est-il d'une plante stabilisée ? C'est une plante qui a été « mise en pause », empaillée, sa sève remplacée par une solution à base de glycérine. Le but est de la faire ressembler à s'y méprendre à une vraie plante, sans les contraintes d'arrosage ou de lumière. Ce processus a pour conséquence majeure de priver la plante de ses fonctions écologiques vitales. Les plantes stabilisées ne participent pas activement à l'écosystème : elles ne produisent pas de photosynthèse, car ce processus biologique nécessite des cellules végétales vivantes et actives, de l'eau, du dioxyde de carbone et de la lumière. Le remplacement de la sève naturelle interrompt toutes les fonctions vitales de la plante, y compris la respiration et la transpiration. Elles n'absorbent pas de dioxyde de carbone, et ne servent ni d'habitat ni de nourriture pour la faune, contrairement aux plantes naturelles qui contribuent activement à l'amélioration de la qualité de l'air en filtrant les polluants (Stroud et al., 2022). De plus, leur processus de fabrication, bien que moins énergivore que la culture continue de plantes vivantes, implique l'utilisation de glycérine et parfois de colorants, dont l'impact environnemental dépend de leur origine et de leur production.
Les plantes naturelles contribuent à la formation de corridors écologiques. Ces « chemins verts » sont vitaux pour permettre aux espèces de se déplacer et de relier entre eux des habitats que l'urbanisation a trop souvent fragmentés. Des études, comme celle de Jamil et al. (2024), ont démontré que les zones semi-naturelles privées constituent une part significative de ces réseaux, facilitant le déplacement de la faune. La mise en place de végétalisation extérieure, notamment sur les toits urbains des entreprises et autres lieux privés situés dans des grandes villes, peut renforcer considérablement la cohésion écologique du paysage urbain. À l'inverse, les plantes stabilisées ou artificielles n'ont aucun rôle dans la création ou le maintien de ces interconnexions vitales pour la biodiversité.
Pour rappel, l’utilisation de plantes locales dans les projets urbains de végétalisation est essentielle. En effet, elles sont indispensables pour soutenir la faune locale. Elles vont permettre d’offrir aux animaux toutes les ressources dont ils ont besoin, entraînant une richesse et une diversité accrues de la faune.
L'air que nous respirons est essentiel à la vie, composé majoritairement d'azote et d'oxygène, ce dernier étant vital pour notre énergie. Pourtant, cet élément fondamental est constamment menacé par la pollution atmosphérique, principalement due aux combustions issues des transports, du chauffage ou de l'industrie. Ces polluants contaminent non seulement l'air extérieur, mais aussi les sols et les eaux. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnaît d'ailleurs la pollution atmosphérique comme un facteur de risque majeur pour la santé humaine, estimant que 90% de la population urbaine est exposée à des niveaux dangereux.
On pourrait penser que se réfugier chez soi offre une échappatoire, mais l'air intérieur est tout aussi préoccupant. L'être humain passe en moyenne 90% de son temps dans des environnements clos, qu'il s'agisse du bureau, de la maison ou de l'école. Malgré l'aération, qui fait entrer la pollution extérieure, nos activités quotidiennes et les émissions de certains matériaux ou substances (revêtements, meubles, peintures, appareils électroniques, produits d'entretien et cosmétiques, objets en plastique, désodorisants, etc.) augmentent la concentration de Composés Organiques Volatils (COV). Ces derniers sont émis en permanence et peuvent causer des irritations, des problèmes respiratoires, voire des effets mutagènes et cancérigènes. L'ensemble de ces problématiques est désigné sous le terme de « syndrome du bâtiment malade » (sick building syndrome).
Face à ces défis, la nature offre des solutions puissantes. Les plantes d'intérieur naturelles se révèlent de véritables purificateurs d'air. En effet, grâce à la photosynthèse, elles produisent de l’oxygène pur. Ce processus, qui utilise la lumière pour convertir le dioxyde de carbone et l'eau en sucres pour leur croissance, libère de l'oxygène, un gaz essentiel à notre survie.
Cette capacité de purification végétale est appelée phytoremédiation. Une étude de la NASA menée en 1973 par Bill Wolverton a même identifié une cinquantaine de plantes d’intérieur capables d'assainir l'air, de réguler l'humidité, d'absorber les polluants volatils et de produire de l'oxygène. L'intégration du végétal, en lien avec les principes de la biophilie, améliore la qualité environnementale des espaces : air, confort thermique et acoustique, lumière, et salubrité des matériaux, contribuant ainsi au bien-être et à la santé des collaborateur·ices.
La présence des plantes réduirait le stress mais permettrait également d’être jusqu’à 15% plus rapide, productif, réactif et créatif. Les employés se sentent émotionnellement plus investis, et les plantes améliorent la perception du lieu de travail avec une amélioration du confort, de la concentration, de la qualité de l’air et une hausse allant jusqu’à 40% du taux de satisfaction. Si l’usage des plantes peut engendrer des coûts supplémentaires, il constitue néanmoins un investissement à long terme fiable.
« La nature est une source inépuisable de calme, d'inspiration et de concentration. Intégrer du végétal dans les bureaux, c’est recréer des conditions favorables à la créativité et au bien-être. »
— Biophilic Design Handbook
C'est précisément dans cette logique de végétalisation engagée et responsable qu'aKagreen s'inscrit. Nos projets, comme celui de Payfit, sont des exemples concrets de cette philosophie en action.
Situés en plein cœur de Paris, les nouveaux locaux de Payfit s’étendent sur 7 800 m² et sont désormais parés de 500 plantes. Dès l’entrée, les visiteurs sont accueillis par une jungle végétale, et la verdure se poursuit dans les espaces communs, entre les bureaux, et même sur les murs. En intégrant ces plantes dans ses nouveaux bureaux, Payfit montre l’exemple en matière de bien-être au travail. Cette initiative illustre comment la biophilie et le design végétal peuvent transformer les espaces de travail en lieux de vie inspirants et dépolluants, favorisant ainsi la productivité et la créativité des employés. Cette tendance, portée par des entreprises comme aKagreen, promet de redéfinir le futur des bureaux en ville.
En définitive, une végétalisation urbaine réussie ne se contente pas de l'esthétique. Elle s'appuie sur des choix judicieux, favorisant les plantes naturelles et indigènes pour leurs fonctions écologiques irremplaçables afin de créer des environnements urbains plus sains, résilients et riches en biodiversité.
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