Dans beaucoup de villes, le contact avec la nature peut sembler un luxe rare. Pourtant, ce lien avec le vivant n'est pas qu'un simple agrément esthétique – il constitue un besoin fondamental dont la satisfaction a des répercussions mesurables sur notre santé physique et mentale.
Pourquoi renouer avec le vivant est crucial, et comment cultiver cette dynamique dans nos jungles urbaines?
Les recherches scientifiques démontrent sans équivoque que la nature a un impact positif sur notre bien-être. Une étude souvent citée du Dr. Roger Ulrich, publiée dans la revue Science, a révélé que les patients hospitalisés dont la chambre donnait sur des arbres se rétablissaient significativement plus vite après une opération. Plus précisément, ces patients nécessitaient moins d'analgésiques et sortaient de l'hôpital un jour plus tôt en moyenne que ceux dont la vue donnait sur un mur.
L'impact de la nature sur notre santé mentale est tout aussi impressionnant. Une recherche menée par l'Université d'Exeter a démontré que les personnes vivant dans des quartiers avec plus d'espaces verts présentaient des niveaux de détresse psychologique inférieurs de 17% par rapport à celles vivant dans des zones urbaines moins végétalisées. Cette étude, qui a suivi plus de 10 000 personnes sur 18 ans, suggère que vivre à proximité d'espaces verts peut avoir un effet positif durable sur notre bien-être mental.
Les neurosciences nous éclairent sur les mécanismes sous-jacents. Selon des recherches de l'Université de Stanford, une simple promenade de 90 minutes dans un environnement naturel réduit l'activité dans une région du cerveau associée à la rumination et au risque de dépression. Cette même étude a démontré que les participants qui marchaient dans la nature, contrairement à ceux qui marchaient dans un environnement urbain, présentaient une diminution de l'activité cérébrale liée à l'anxiété et aux pensées négatives.
Malgré ces bénéfices évidents, notre lien avec la nature s'est considérablement affaiblie, particulièrement dans les centres urbains. En France, où plus de 80% de la population vit en zone urbaine, cette déconnexion est particulièrement préoccupante.
Cette rupture se manifeste de façon concrète dans notre quotidien. Une étude de l'IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) révèle que la capacité des Européens à identifier les espèces communes de leur région a chuté de plus de 60% en trois générations. Beaucoup d'enfants citadins peuvent reconnaître plus de 100 logos d'entreprises mais moins de 10 espèces d'oiseaux locaux.
Richard Louv, auteur du livre "Last Child in the Woods", a même inventé le terme "syndrome de déficit de nature" pour décrire les conséquences négatives de cette déconnexion sur la santé mentale et physique des enfants urbains. Selon lui, les enfants qui passent moins de temps à l'extérieur ont plus de risques de développer des problèmes d'anxiété, d'obésité et de déficit d'attention.
Comment, alors, pouvons-nous retisser ce lien essentiel avec la nature dans nos villes bétonnées ? Voici quelques approches qui ont fait leurs preuves :
Même sur un petit balcon, il est possible de créer un écosystème miniature. Certains habitants créent par exemple en ville des potagers verticaux qui fournissent des herbes aromatiques, des tomates-cerises et des fraises, et reconnaissent les vertus thérapeutiques des moments passés les mains dans la terre après une journée de travail. Au-delà de la production alimentaire, ce contact quotidien avec le vivant reconnecte aux cycles naturels et réduit significativement le stress.
Les jardins communautaires sont en plein essor dans les villes françaises. Les jardins partagés peuvent être créés sur des friches urbaines, et rassembler plusieurs dizaines de familles du quartier qui cultivent ensemble légumes, fruits et fleurs. Selon une étude de l'INRA, les participants aux jardins partagés rapportent une amélioration de leur moral (89%), une diminution de leur stress (76%) et une meilleure connaissance de la nature (92%).
Des initiatives comme les fermes urbaines démontrent qu'il est possible d'intégrer l'agriculture dans le tissu urbain. Ces fermes sont généralement pédagogiques, et produisent des fruits et légumes tout en sensibilisant les citadins aux enjeux de l'agriculture durable. Des milliers de visiteurs y participent à des ateliers pratiques, renouant ainsi avec les savoirs agricoles et le cycle des saisons..
Aménager les bureaux pour les salariés et les visiteurs est l’occasion de végétaliser à la fois les espaces intérieurs - bureaux, salles de réunions, espaces partagés tels que RIE et cantines - et extérieurs - pieds d’immeubles, terrasses, patios, toits. La végétalisation des lieux de travail n'est pas qu'une question d'esthétique: de nombreuses études soulignent l’impact sur la réduction du stress et de l’absentéisme et l’augmentation de l’engagement.
Les avantages de renouer avec le vivant sont multiples :
Chez aKagreen, nous sommes convaincus que restaurer le lien entre urbain et vivant est non seulement bénéfique mais essentiel. C'est pourquoi nous nous sommes donné pour mission de végétaliser durablement les villes, en transformant les espaces de travail en havres de biodiversité.
Notre approche va au-delà de la simple installation de plantes. Nous proposons des ateliers pratiques aux occupants des sites que nous végétalisons, pour qu'ils puissent découvrir, comprendre et interagir avec le monde végétal. Notre programme "Green aKademy"permet aux collaborateurs de devenir de véritables ambassadeurs du vivant dans leur environnement professionnel.
En choisissant exclusivement des plantes vivantes (et non artificielles ou stabilisées), nous garantissons que les espaces que nous créons apportent tous les bienfaits physiques et psychologiques du vivant, tout en contribuant à la biodiversité urbaine.
Les réalisations de l’être humain - même les plus complexes - sont très simples si on les compare à une forêt équatoriale
Francis Hallé, biologiste
Et elle commence par des gestes simples, comme s'arrêter pour observer une plante, toucher l'écorce d'un arbre, ou simplement respirer l'air près d'un espace vert.